Poèmes
En face . . .
Je me suis assise en face d'un homme,
Du noir profond dans mon âme,
"Je suis la lumière du monde," dit-il ;
Libérée de l'obscurité, je me lève pour le suivre.
J'ai fléchi le genou devant cet homme.
J'étais envahie par l'armée des ténèbres,
Ses paroles m'ont éclairé le chemin
Et il me les a chassés, mes démons.
Je me suis assise en face d'une croix,
Du noir profond dans le ciel,
Le mal semble gagner, la lumière s'éteint ;
Pour suivre son corps, je me lève tout de même.
J'ai fléchi le genou devant cette croix.
J'étais envahie par le désespoir,
Dans ses yeux mourants des étincelles d'amour
Et il me l'a chassée, ma condamnation.
Je me suis assise en face d'un sépulcre,
Du noir profond dans l'abîme de la mort,
Je cherche désespérément une lueur d'espoir ;
N'ayant pas le droit d'y rester je me lève pour partir . . .
J'ai fléchi le genou devant ce sépulcre.
J'étais envahie par la tristesse,
La nuit enveloppe la blancheur de la pierre
Et elle me l'a chassée, ma raison d'être.
Je me trouve assise en face d'un jardinier,
Du noir profond reflété dans mes yeux ;
Soudain du blanc comme un éclair m'a réveillée ;
Je ne me lève pas, je me prosterne devant le ressuscité.
J'ai fléchi le genou devant ce jardinier.
J'étais envahie par la plus grande joie :
"Il est vivant, mon Seigneur et mon Dieu !"
Et il me les a chassées, toutes mes larmes.